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Chère lectrice,

Quand Amy Domini devient courtier en bourse au sein d’une des plus grandes banques des Etats-Unis en 1980, 

Elle est la première à poser à ses clients une question qu’ils n’avaient JAMAIS entendue auparavant : 

“Y a-t-il des industries dans lesquelles
vous ne souhaitez pas investir ?”

Entrée comme simple secrétaire de direction quelques années plus tôt au sein de la firme, elle tient fermement à faire ce métier d’homme avec sa sensibilité de femme, et pas autrement. 

Et cela ne vous étonnera probablement pas, elle commence à entendre de ses clients ce que personne n’avait encore entendu :

Un besoin d’éthique dans les placements.

Une cliente passionnée d’ornithologie lui demande expressément de ne pas investir dans l’industrie papetière. La fabrication du papier nécessite des composés chimiques qui ravagent l’habitat de plusieurs espèces d’oiseaux rares.

D’autres lui demandent de ne pas investir dans l’armement, ni le tabac.

Et l’idée d’investir autrement, avec conscience, émerge. 

Une hérésie pour l’époque.

Mais elle choisit de relever le défi. 

En 1984, elle écrit un premier livre “l’investissement éthique”.

En 1989, elle lance, avec deux associés, le premier index socialement responsable :

le Domini Social Index regroupe 400 entreprises américaines, sélectionnées sur l’éthique de leur comportement.

Puis l’année suivante, un fonds d’investissement pour permettre à ses clients de placer leur épargne dans les entreprises les plus responsables.

Sont automatiquement exclues toutes les entreprises des secteurs de l’armement, du tabac, du nucléaire, de la pornographie, des jeux et de l’alcool.

En 1993, le fonds gère 10 millions de dollars,

En 1996, le fonds gère 100 millions de dollars,

En 1999, il gère 1 milliards de dollars.

La raison du succès est très simple : depuis sa création, le fonds a eu de meilleures performances que le marché.

Il bat régulièrement l’indice S&P des 500 premières valeurs d’outre-Atlantique. 

Quand on connaît la concurrence acharnée que se livrent les fonds d’investissement, ces résultats sont excellents.

Même si les fonds qu’elle gère sont une goutte d’eau en comparaison avec les 7 000 milliards de dollars sous gestion aux Etats-Unis, elle a obligé les entreprises américaines à rendre des comptes !

Aujourd’hui son fonds d’investissement est un cheval de Troie qui s’invite à la table des investisseurs des grands groupes pour poser les questions qui dérangent. Comme celles relatives au travail des enfants et aux ateliers clandestins.

C’est grâce à elle, par exemple, que le groupe Procter & Gamble, l’un des plus gros acheteurs de café au monde, s’est lancé dans le commerce équitable. 

Et même si les activistes lui reprochent de faire du greenwashing, Amy Domini reste convaincue que la meilleure façon de faire bouger les grandes multinationales est de rester présente dans leur actionnariat pour maintenir un dialogue et faire bouger les lignes.

« La manière dont nous investissons créé le monde dans lequel nous vivons »

Aujourd’hui Amy Domini peut se targuer d’avoir démontré qu’il n’est plus nécessaire de choisir entre ses principes et ses investissements.

Je vous en reparle très vite,

Bonne semaine à toutes, et à tous !

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