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“Trad wives” : tout le monde passe à côté du vrai sujet

Chère lectrice,

Si vous lisez ma lettre, c’est que vous recherchez l’autonomie financière.

Que ce soit parce que vous anticipez une crise au travail, dans votre couple ou votre famille, ou tout simplement parce que la notion de liberté vous est chère.

Et pourtant, vous vous posez peut-être encore régulièrement des questions sur la pertinence de cette quête de liberté.

Parfois même, vous regardez vos amies qui se posent bien moins de questions et semblent à l’abri de tout souci, et les enviez. 

Et en plus, vous voyez en ce moment fleurir les articles sur les « trad wives », ces femmes qui ne travaillent pas et se consacrent à leur famille : 

Plus j’en vois, plus j’ai envie de hurler.

Car aucun article, aucune critique qu’elle soit positive ou négative, ne traite du vrai sujet : celui de la sécurité financière.

Alors aujourd’hui, je vais vous dire sans langue de bois, pourquoi chercher à être une tradwife ou élever ses enfants dans ce sens est dangereux. Et la solution pour consacrer du temps à votre famille, sans prendre le risque de finir “vieille pauvre”. 

Pour celles qui seraient passées entre les mailles du filet, la trad wife est une femme “traditionnelle” inspirée des années 50, qui ne “travaille pas” et se consacre entièrement à sa famille. Elle assume pleinement dépendre des revenus de son mari, et se met à son service.

Entre nous, s’occuper de sa famille (faire les courses, le ménage, gérer les devoirs, la cuisine…) est un véritable travail. Seulement, il n’est pas rémunéré !

La tendance venue des Etats-Unis durant la période COVID, fait aujourd’hui des émules en France. 

L’une des figures de proue des « trad wives » est Estee Williams qui vit avec son mari en Virginie et est très fière de partager régulièrement des vidéo sur comment devenir une femme aimante, et dévouée à son ménage.

Une autre figure de proue est Hannah Neeleman, qui compte plus de 7 millions de followers sur les médias sociaux.

Elle vit dans une ferme avec son mari, et ses 8 enfants à l’heure ou je vous écris. Elle partage elle aussi régulièrement des photos d’elle en train de cuisiner, habiller ses enfants ou s’apprêter pour son mari.

Je ne vais pas vous dire que faire en sorte que son mari se sente bien à la maison, c’est se soumettre, perdre sa liberté ou que sais je encore,

Ni que se mettre au service de la famille, c’est fatigant (ça on le sait déjà),

C’est beau quand c’est choisi en pleine conscience,

En revanche, ce que personne ne dit c’est que cette vaste blague qui consiste à dire que c’est bien de dépendre financièrement de son mari est :

1 – Fausse. Les principales influenceuses sont loin d’être dépendantes financièrement de leur conjoint. 

2 – Extrêmement dangereuse. 

Arrêter toute activité professionnelle – et c’est ce que ces femmes disent faire alors même qu’en réalité ce qu’elles font sur les médias sociaux est un travail rémunéré – c’est aussi arrêter de cotiser pour le chômage, l’invalidité et la retraite.

Alors oui, dans ce modèle, monsieur pourvoit aux besoins du foyer.

Mais quand monsieur disparaît, et la probabilité que ça arrive avant vous est élevée,

Que se passe-t-il ?

Vous touchez :

* Ce pour quoi vous avez cotisé = rien

* Ce que votre mari a cotisé pour vous = la pension de veuve (qui, s’il était actif, est de 697,82 €/mois durant 2 ans seulement, ou s’il était retraité, correspond à la moitié de sa retraite, plafonnée à 1 043,28 €/ mois)

* Votre part d’héritage = 1/4 de ses biens s’il a des enfants ou petits-enfants – amputée des droits de succession. 

NB : vous percevez 1 043 euros  s’il ne s’est marié qu’une fois. S’il a été marié plusieurs fois, la pension est divisée entre l’épouse et l(es) ex-épouse(s) au prorata de la durée de chaque mariage. 

Et bien souvent, malheureusement, cela ne suffit pas pour vivre correctement.

Et ce n’est pas moi qui le dis mais l’INSEE : 

Montant moyen de la pension de retraite des femmes en 2019

Les femmes qui n’ont pas travaillé et pas cotisé pour leur retraite perçoivent entre 92 et 533 euros par mois, en fonction de leur année de naissance,

Pas de quoi vivre donc…

Et LA conclusion à partager à vos enfants, vos ami(e)s et toutes les personnes que vous aimez : 

Vous n’êtes, au mieux, riche que de sa moitié,

Et s’il n’a pas anticipé les choses en vous permettant de percevoir des revenus, votre vie deviendra sacrément difficile !

Je ne compte pas le nombre de femmes autour de moi qui ont reçu cette éducation “traditionnelle”, ont arrêté de travailler à l’arrivée des enfants, ont construit des familles magnifiques et heureuses, mais qui à 75 ans ont fini par devoir vivre très chichement…

Alors prévenez vos nièces, vos filles et vos petites-filles que bâtir sa vie autour de sa famille c’est beau, mais sans oublier d’anticiper l’avenir.

Et pour cela, il existe deux solutions : 

  • Travailler à temps partiel : cela permet à la personne de cotiser d’une part, et d’autre part de cumuler un revenu qui peut être placé, et produire à son tour un revenu supplémentaire. 
  • Faire en sorte que votre conjoint vous donne une partie du patrimoine, en le mettant à votre nom. Par exemple, la moitié de la résidence principale, la voiture… Cela vous permettra d’être mieux sécurisée. Le mieux étant qu’il mette à votre nom un placement qui génère des revenus comme un investissement locatif ou des actions à dividendes pour ne citer que ceux-là ! Je vous partage d’ailleurs la méthode de mon ami Loïc pour trouver des actions qui permettent de générer des revenus durablement  

Ces deux solutions peuvent être cumulées.

Et pour revenir sur nos 2 influenceuses, sachez que : 

Les comptes d’Estée Williams sur les médias sociaux comptabilisent chacun environ 190 000 followers. 

D’après les études, ses revenus seraient supérieurs à 1 200 euros net / mois, ce qui est loin d’être ridicule.

Quant à Hannah Neeleman :  

1/ Elle est issu d’une famille aisée qui l’a beaucoup aidée le temps qu’elle se marie,

2/ Elle a acheté une ferme, la “ballerina farm” où elle vit, qui lui permet de dégager d’importants revenus tous les mois en en vendant les produits, comme elle l’a reconnu elle-même,

3/ Elle est à la tête d’une équipe composée de plusieurs travailleurs de ferme, mais aussi d’une assistante personnelle, d’un précepteur et d’une nanny – ce qui change beaucoup le quotidien d’une mère au foyer !

C’est faites ce que je dis, pas ce que je fais !

Il n’est pas nécessaire de tout changer du jour au lendemain, mais de prendre de bonnes habitudes pour un avenir plus serein,

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